richard strauss

Zarathoustra

Ainsi parlait Zarathoustra est créé à Francfort, le 27 novembre 1896, sous la direction de son compositeur, Richard Strauss, 28 ans. Poème symphonique composé d’après l’oeuvre éponyme de Nietzsche, son introduction est devenue l'un des tubes de la musique classique.

Pour en savoir +

Ecce homo

Parmi mes œuvres, mon Zarathoustra occupe une place bien à part. En l’offrant à l’humanité, je lui ai fait le plus grand cadeau qu’elle ait jamais reçu. […] Tout le phénomène humain se trouve à des distances infinies au-dessous de lui – c’est aussi le plus profond jamais surgi des trésors les plus secrets de la vérité […]. (Ecce Homo p. 95)

ANALYSE

L’introduction décrit le lever du soleil sur la montagne, depuis le premier rayon de soleil jusqu'à l'illumination grandiose des sommets. 
Il s’agit d’une œuvre composée pour un orchestre.  
La hauteur de la mélodie commence dans le grave puis évolue vers l’aigu. 
L’intensité est progressivement de plus en plus forte : On dit que la nuance est crescendo

Description musicale
Au début de l’extrait, il fait encore nuit, et c'est l'orgue, sur une note très longue et grave qui décrit l'obscurité.  Puis, les trois notes des trompettes nous évoquent les premiers rayons du soleil, 
Martèlement des timbales qui annonce l’arrivée du soleil. 
La répétition deux fois de suite de ce motif amène progressivement un éclaircissement global symbolisant l'illumination des montagnes. 
La fin triomphale est jouée en tutti (tout l’orchestre) dans une intensité fortissimo. 
Le coup de cymbales marque la fin de l’extrait avec une note tenue à l’orgue : le jour est levé.

La solitude de Zarathoustra

La solitude de Zarathoustra n’est pas absolue : certaines personnes se montrent réceptives à son enseignement – ses « disciples ». Néanmoins, le prophète de l’éternel retour ne désire pas vivre entouré de disciples : cela serait contradictoire avec la nature même de son enseignement, qui préconise une existence solitaire. C’est là la seule façon de s’élever et de se libérer, de conquérir une énergie créatrice et de tendre vers le radieux surhomme. Zarathoustra veut être seul, et veut que ses disciples soient seuls. À ses yeux, il faut être égoïste, suivre ses propres chemins et avoir ses propres valeurs : « Deviens qui tu es »

Pour un savoir +

RICHARD STRAUSS (1864 -1949)

Après la pétillante, spirituelle, ironique partition de Till Eulenspiegel, Strauss s’attaque à un autre poème symphonique, Ainsi parla Zarathoustra, (1894) avant de nous donner son vivant, humain et grandiose Don Quichotte. Si la place même de cette partition, monumentale par la durée et d’un seul tenant, colossale par les moyens orchestraux exigés, a de quoi surprendre, l’annonce du Zarathoustra scandalisa les contemporains, à commencer par Peter Gast, l’ami de Nietzsche. Si le musicien répondit par le dédain à ces attaques préventives, c’est peut-être qu’il avait lu Nietzsche lui-même qui avait écrit : « Sous quelle rubrique placer judicieusement Zarathoustra ? Je serais tenté de dire sous celle des symphonies ». On sait que Zarathoustra fut un penseur devenu ermite avant l’âge de 30 ans. 

C’est par la formule « Ainsi parla Zarathoustra » qu’il termine chacun des apologues où il traite de l’homme, du monde et de la morale. Sujet bien peu philosophique sans doute ! 
A quoi Strauss répond : « Je n’ai pas voulu écrire de la musique philosophique (…) J’ai voulu donner en musique une idée de l’évolution de la race humaine (…) jusqu’à l’idée nietzchéenne du Surhomme ». Ne pouvant entrer dans l’analyse détaillée d’une telle oeuvre, nous donnons ici avec quelques remarques, les sous-titres et le mouvement des huit parties. 

1 – « Des idées religieuses » (très large). On notera que l’introduction a servi de générique au film de Stanley Kübrick, « 2001, l’Odyssée de l’espace ».
2 – « De l’aspiration suprême » (moins large) : une musique extatique s’oppose au thème grégorien du « Credo in unum Deo » entendu précédemment.
3 – « Des joies et des passions » (plus animé) : glorification de l’Ici-bas amenant un sentiment de satiété nettement exprimé.
4- « Le Chant du tombeau » (animé) : rappels thématiques dans une atmosphère lugubre.
5 – « Des Sciences » (un peu plus calme, très expressif) : c’est une fugue extrêmement complexe qui peut être comprise comme une parodie d’elle-même.
6 – « Le convalescent » (très lent, puis énergique). Ce titre est parfois interprété comme « l’âme délivrée de ses désirs ».
7 – « Le chant de la danse » célèbre le retour à la vie souriante.
8 – « Le chant du voyage nocturne » : c’est un hymne à la vie dans l’apaisement. Strauss avait prévu un sous-titre « Optimisme fin de siècle, dédié au XXème siècle », et il affirmait sa volonté d’écrire non pour des « rêveurs », mais pour des « rêveurs éveillés et conscients ». Chaque auditeur de Zarathoustra appréciera cette intention du compositeur selon son goût et sa sensibilité.

Pourquoi peut-on aujourd'hui écouter les musiques "d'hier" ?

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