L’introduction décrit le lever du soleil sur
la montagne, depuis le premier rayon de soleil
jusqu'à l'illumination grandiose des sommets.
Il s’agit d’une œuvre composée pour un orchestre.
La hauteur de la mélodie commence dans le grave puis évolue vers
l’aigu.
L’intensité est progressivement de plus en plus forte : On dit que la
nuance est crescendo.
Description musicale :
Au début de l’extrait, il fait encore nuit, et c'est l'orgue,
sur une
note très longue et grave qui décrit l'obscurité. Puis, les
trois notes des trompettes nous évoquent les premiers
rayons du soleil,
Martèlement des timbales qui annonce l’arrivée du
soleil.
La répétition deux fois de suite de ce motif amène
progressivement un éclaircissement global symbolisant
l'illumination des montagnes.
La fin triomphale est jouée en tutti (tout l’orchestre)
dans une intensité
fortissimo.
Le coup de cymbales marque la fin de l’extrait avec une note
tenue à
l’orgue : le jour est levé.
Après la pétillante,
spirituelle, ironique partition de Till
Eulenspiegel, Strauss s’attaque à un autre poème
symphonique, Ainsi parla Zarathoustra, (1894) avant de nous
donner son vivant, humain et grandiose Don Quichotte. Si la place
même de cette partition, monumentale par la durée et d’un seul tenant,
colossale par les moyens orchestraux exigés, a de quoi surprendre,
l’annonce du Zarathoustra scandalisa les contemporains, à
commencer par Peter Gast, l’ami de Nietzsche. Si le musicien
répondit par le dédain à ces attaques préventives, c’est peut-être
qu’il avait lu Nietzsche lui-même qui avait écrit : « Sous
quelle rubrique placer judicieusement Zarathoustra ? Je serais tenté
de dire sous celle des symphonies ». On sait que
Zarathoustra fut un penseur devenu ermite avant l’âge de 30 ans.
C’est par la formule « Ainsi parla Zarathoustra » qu’il
termine chacun des apologues où il traite de l’homme, du monde et de
la morale. Sujet bien peu philosophique sans doute !
A quoi Strauss répond : « Je n’ai pas voulu écrire de la
musique philosophique (…) J’ai voulu donner en musique une idée de
l’évolution de la race humaine (…) jusqu’à l’idée nietzchéenne du
Surhomme ». Ne pouvant entrer dans l’analyse détaillée d’une
telle oeuvre, nous donnons ici avec quelques remarques, les
sous-titres et le mouvement des huit parties.
1 – « Des idées religieuses » (très large).
On notera que l’introduction a servi de générique au film de Stanley
Kübrick, « 2001, l’Odyssée de l’espace ».
2 – « De l’aspiration suprême » (moins large) : une
musique extatique s’oppose au thème grégorien du « Credo in
unum Deo » entendu précédemment.
3 – « Des joies et des passions » (plus animé) :
glorification de l’Ici-bas amenant un sentiment de satiété nettement
exprimé.
4- « Le Chant du tombeau » (animé) : rappels
thématiques dans une atmosphère lugubre.
5 – « Des Sciences » (un peu plus calme, très
expressif) : c’est une fugue extrêmement complexe qui peut être
comprise comme une parodie d’elle-même.
6 – « Le convalescent » (très lent, puis énergique). Ce
titre est parfois interprété comme « l’âme délivrée de ses
désirs ».
7 – « Le chant de la danse » célèbre le retour à la vie
souriante.
8 – « Le chant du voyage nocturne » : c’est un hymne à
la vie dans l’apaisement. Strauss avait prévu un
sous-titre « Optimisme fin de siècle, dédié au XXème
siècle », et il affirmait sa volonté d’écrire non pour des
« rêveurs », mais pour des « rêveurs éveillés et
conscients ». Chaque auditeur de Zarathoustra appréciera cette
intention du compositeur selon son goût et sa sensibilité.