Créer un accompagnement  rythmique. Chanter avec une théâtralité vive et  expressive. A propos de Federico Garcia Lorça Quand la Guerre civile espagnole éclate en 1936, il quitte Madrid pour Grenade, même s'il est conscient qu'il va vers une mort presque certaine dans une ville réputée pour avoir l'oligarchie la plus conservatrice d'Andalousie.   Il y est fusillé par des rebelles anti-républicains et son corps est jeté dans une fosse commune à Víznar. Le régime de Franco décide l'interdiction totale de ses œuvres jusqu'en 1953 quand Obras completas (très censuré) est publié.
Jean Ferrat chante Federico Garcia Lorça À juste titre, en matière de poésie, on associe toujours Aragon à Ferrat. Pourtant, il l’a dit et répété, le premier choc poétique lui vint de Federico Garcia Lorca quand il le découvrit, à l’adolescence. Plus tard, dans une maison d’édition, il rencontra un compositeur nommé Claude-Henri Vic, qui lui montra une mélodie d’esprit flamenco sur laquelle personne n’avait encore réussi  à écrire un texte. Tout de suite, elle lui donna l’envie d’évoquer Lorca, entre humanisme viscéral et mémoire qui sous-tend la réflexion et l’implication politiques : « Voilà plus de vingt ans Camarades / Que la nuit règne sur Grenade » (Jean était un petit garçon de cinq ans et demi, le 19 août 1936, lorsque Federico Garcia Lorca fut fusillé à Grenade par les autorités franquistes, au tout début de la guerre civile). C’était fin 1961, deux ans avant Nuit et Brouillard ; aujourd’hui, voix grave et prenante de l’artiste à la clé, cette chanson vibrante et dépouillée n’a pas pris une ride.