ASPECTS JURIDIQUES

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Quelle rélation entre les deux morceaux ?

Aux 18e et 19e siècles, suite aux colonies et aux grandes découvertes du monde, beaucoup d’artistes et de musiciens d’Europe voyagent en Asie et en Afrique dans le but de découvrir de nouvelles cultures. Ils chercheront ensuite à évoquer dans leurs œuvres l’atmosphère de ces terres lointaines. C’est l’exotisme.
Parmi eux : Charles Baudelaire, Jean-Léon Gérôme, Eugène Delacroix, Camille Saint-Saëns.

DANS LES STEPPES DE L’ASIE CENTRALE

« Dans le silence des steppes sablonneuses retentit le refrain d’une paisible chanson russe. On entend aussi des chants de l’Orient, mélancoliques ;
on entend le pas des chevaux
et des chameaux qui s’approchent. Une caravane, escortée par des soldats russes, traverse l’immensité du désert.
Elle poursuit sans crainte son long voyage, s’abandonnant avec confiance à la garde de la force guerrière. Elle va plus loin, toujours. Les chants des Russes et ceux des indigènes se confondent. Peu à peu ils s’affaiblissent en s’éloignant, et ils finissent par se perdre dans le lointain désert ». C’est aussi l’occasion pour
Borodine d’exprimer dans une même œuvre sa double origine, russe par sa mère, et orientale par son père. Cette œuvre est l’une de celles qui contribuera le plus à sa notoriété. Il la dédie à Franz Liszt, père du genre du poème symphonique. 

En 1880, de grandes fêtes et cérémonies sont organisées pour fêter les vingt-cinq années de règne du tsar Alexandre II. C’est en cette occasion que l’on commande une œuvre à Borodine. Il choisit de composer ce poème symphonique dont l’argument met à l’honneur le pouvoir russe, le présentant comme le bienveillant protecteur des steppes de l’Asie centrale

Borodine construit son poème symphonique en illustrant musicalement quatre éléments principaux de l’argument : l’immensité du désert, les soldats russes, le mouvement de la caravane et les « indigènes ». L’ensemble est traité de manière à créer le mouvement de rapprochement et d’éloignement de cette caravane. La forme générale du poème symphonique l’exprime en étant construite sur un long crescendo-decrescendo. Les éléments sont exposés clairement, un à un, par des petits groupes d’instruments ou un instrument soliste, puis s’amplifient et se mêlent.

Le poème commence sur une note tenue dans l’extrême aigu par des violons. Cette longue pédale symbolise « l’immensité » du désert.

Le premier thème est joué par une clarinette seule : c’est un chant russe, large et tranquille.

Borodine veille à laisser à l’auditeur le temps de percevoir les éléments successifs qu’il installe.

Une fois le chant russe exposé, les cordes graves jouent, en pizzicato , unrythme régulier dont le balancement évoque le pas des chevaux et des chameaux. 

Puis le cor anglais chante le deuxième thème, une mélodie ondulante au caractère oriental.

Les quatre éléments musicaux étant installés, Borodine va ensuite créer la sensation de rapprochement.  

Le chant russe va être successivement repris, puis amplifié jusqu’à être puissamment joué par tout l’orchestre. La douceur de la phrase initialement entendue fait place à de lourds accents, soulignés par les cuivres, les timbales et de grands accords des violons. 

Les autres éléments disparaissent : le chant des soldats russes, tout proche, capte entièrement l’attention.

Borodine superpose ensuite les deux thèmes, mêle le chant russe à la mélodie orientale. Habilement, il les a fait entendre clairement et permet ainsi à l’oreille de les percevoir tous deux distinctement.

Il joue avec les quatre éléments, les orchestrant et les associant différemment, jusqu’à les faire « s’éloigner ». Le thème oriental disparaît d’abord, puis le chant russe apparaît par bribes. Il ne reste ensuite que le pas des chevaux et des chameaux et la pédale aiguë du désert. Borodine conclut son œuvre sur une dernière audition du chant russe, pianissimo , joué dans l’aigu par la flûte.


Programme : « Dans les régions désertiques de l'Asie centrale retentit un chant russe ; on entend se rapprocher le pas des chevaux et des chameaux ainsi que la mélodie d'une chanson orientale. Une caravane traverse l'immensité de la steppe, escortée par un détachement de soldats russes. Son long parcours s'effectuera en toute sécurité.

La caravane s'éloigne peu à peu. Les chants s'unissent en une seule harmonie dont les échos retentissent longtemps dans l'immensité de la steppe avant de mourir dans le lointain. »
Travail d’écoute : Comment la première phrase de ce programme se traduit-elle en musique ?


Correction : note tenue (violons) = horizon du désert (loin)
Thème 1 (clar.) = chant russe (+ reprise cors = loin)
Pizz = pas des chevaux/caravane
Thème 2 (cor anglais) = mélodie orientale (Carac. exotique par le son nasillard)


 La musique (à programme) est guidée par des éléments extra-musicaux (texte, tableau…).

Elle se développe largement au XIXe siècle, notamment par le poème symphonique où le compositeur cherche à décrire en musique les idées d’un texte, poème, un fait historique, une légende…
 Alexandre Borodine (1833-1887) : compositeur russe ; on retrouve l’influence des traditions russes dans ses œuvres. Parmi les plus célèbres : Dans les steppes de l’Asie centrale, et Le Prince Igor.
 Rappel : le thème est l’air principal d’une musique ; il est fort, marquant, et caractérise souvent à lui seul toute une œuvre. On trouve fréquemment deux thèmes différents et de caractères opposés dans une même musique : c’est le cas de Dans les steppes de l’Asie centrale.

 

Nomade (Michèle Bernard)

Petit enfant nouveau-né
Adore se promener Nomade
Sur des hanches balancer
Ou sur un ventre danser Nomade
Petit enfant du désert
Vogue, vogue sur sa mère Nomade
Elle ne le pose jamais
Le sable l'engloutirait Nomade

Il ne sait rien des frontières
Il marche avec la lumière Nomade
Il a pour toute prison
La ligne de l'horizon Nomade
Maman, n'arrête jamais
La promenade entamée Nomade
Enfants, ne tuez jamais
En vous ce désir nommé Nomade

Petit enfant nouveau-né
Adore se promener Nomade
Sur des hanches balancer
Ou sur un ventre danser Nomade
Petit enfant du désert
Vogue, vogue sur sa mère Nomade
Elle ne le pose jamais
Le sable l'engloutirait Nomade

PDF PARTITION
Albert William Ketèlbey (né à Birmingham, le 9 août 1875 et mort à Cowes, le 26 novembre 1959) est un compositeur et chef d'orchestre anglais.

Sur un marché persan (en anglais In a Persian market, en allemand Auf einem persischen Markt) est une pièce orchestrale du compositeur britannique Albert Ketèlbey. Elle a été jouée pour la première fois en 1920.

Cette œuvre (7 minutes environ) évoque la vie foisonnante et exotique d'un marché oriental.

Ainsi, la musique décrit successivement:

- l'entrée des chameliers et la démarche majestueuse de leurs montures,
- le chant des mendiants demandant l'aumône (Bakshish bakshish Allah, empshi empshi),
- la danse de la belle princesse,
- numéro de jongleurs, puis charmeurs de serpents,
- le passage solennel du Calife visitant le marché,
- de nouveau le chant des mendiants, la danse de la princesse et la caravane des - chameliers qui s'éloigne, figurant le marché qui se vide peu à peu au soleil couchant.

Reprises

Au cinéma, dans Mickey in Arabia (1932), dessin-animé de Wilfred Jackson
De nombreuses adaptations : Wilbur de Paris et André Rieu entre autres.
Le thème des chameliers est relativement connu et fréquemment utilisé pour illustrer des publicités radio ou télévisées. Il a été également repris par Sammy Davis Jr.
Serge Gainsbourg a repris le thème de la belle princesse dans la chanson My lady heroine.

QUIZ SUR LE THEME DE L'OEUVRE DE BORODINE "DANS LES STEPPES DE L’ASIE CENTRALE "

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