Le Concerto “Le Printemps”  issu des “Quatre Saisons”d’Antonio Vivaldi, compositeur italien de la période baroque né en 1678, mort en 1741) composé en 1725. 
Antonio Vivaldi, outre son métier de compositeur, était prêtre, c’est pourquoi on le surnommait « Le prêtre roux ». 
Les Quatre Saisons est une œuvre comprenant quatre concertos, dont chacun est consacré à une saison. 
Chacun des concertos est composé à partir d’un poème du compositeur , un sonnet dont la musique va s’attacher à décrire le contenu musicalement. 
Chaque concerto est construit sur la même structure : 3 parties (en musique on dit « mouvements » parce que chacune a un tempo différent. 
Le 1er mouvement est rapide (Allegro), le 2ème plus ou moins lent (Largo, Adagio, ou Andante), le 3ème rapide ou très rapide (Allegro, Vivace).

Les Concertos sont destinés à une formation d’orchestre à cordes (il comprend uniquement des instruments à cordes de l’aigu au grave : le violon, l’alto, le violoncelle, la contrebasse) et un clavecin (instrument à cordes pincées qui ressemble à un piano). 
Dans un Concerto de soliste, le soliste est bien souvent debout sur la scène (selon l’instrument bien entendu) et dialogue avec un orchestre symphonique, dirigé par le chef d’orchestre. 
Dans un Concerto Grosso, le ou les solistes dirigent eux-mêmes un orchestre plus réduit (que l’on nomme aussi orchestre de chambre).

 

le 1er mouvement de ce Concerto. Il est de forme Rondo (comme dans certaines chansons, il y a un refrain qui s’intercale entre des couplets successifs, ici il y en a 4). 
Entraînez-vous à le chanter, à lever la main à chaque fois que vous le retrouvez. 
En imitant les gestes d’un chef d’orchestre dirigeant cette œuvre, vous remarquerez peut-être que la répétition du thème amène un changement de nuance, le son est plus doux la 2ème fois. La première fois le thème est joué dans la nuance Forte, la 2e fois dans la nuance piano. Ce procédé est caractéristique de ce style de musique. 
On remarque aussi les différentes façons dont l’archet frotte les cordes. Quelquefois le son est lié avec un long coup d’archet (jeu legato), et d’autres fois le son est détaché, haché, avec un coup d’archet plus court (jeu staccato). Le phrasé aide ainsi à évoquer les différents aspects du Printemps (les oiseaux, la fontaine, etc). 
Pour symboliser le chant des oiseaux, le compositeur utilise des trilles (allers retours rapides sur deux notes) et les broderies (allers-retours rapides au-dessus et en dessous d’une note). 
D’autre part il existe diverses façons d’utiliser l’instrument : 
par exemple jouer avec les doigts sans l’archet (pizzicato), jouer avec un archet très court plusieurs fois de suite la même note, avec un son tremblé (tremolo), glisser sur la touche - la partie noire où l’on pose les doigts de la main gauche (Glissando). Il en existe encore d’autres. 
Nous ferons un zoom sur le 3e couplet du mouvement (passage évoquant l’orage, les éclairs, le tonnerre). 
En 2 groupes, nous allons faire lever un groupe qui symbolisera les éclairs (arpèges nerveux dans l'aigu), alterné avec un autre qui symbolisera le tonnerre (les tremolos). Nous remarquerons alors que le soliste joue en dialogue avec l’orchestre (le Tutti). 

 

Œuvres comparatives : 
Nous allons d’abord comparer le 1er mouvement du Printemps avec le 2ème mouvement d’un autre concerto des Quatre Saisons : "L'Hiver". Il se situe à 3’50 dans la video.

Voici l'interprétation d'Itzhak Perlman :

Comme vous pouvez le constater, le violoniste joue ici assis (il faut dire que le violoniste est hanicapé, car d'autres jouent ce concerto debout). 
Pour évoquer la neige, le compositeur a imaginé que les violonistes pinceraient les cordes de leur instrument avec les doigts (jeu pizzicato). Ce mouvement, de tempo lent, est joué dans la nuance piano tout le long. Le trille, utilisé plusieurs fois, à la fin des phrases, pourrait aussi bien représenter le froid que le feu de la cheminée.

 

Beethoven

Nous comparerons ensuite le 1er mouvement du Printemps avec le4ème mouvement (« Orage ») de la Symphonie n°6 dite «Pastorale » op 68 en Fa Majeur de Ludwig van Beethoven, compositeur allemand de la période Classique, né en 1770 et mort en 1827.

Voici l'interprétation de ce mouvement par l'Orchestre philharmonique de radio-France, sous la direction de Stephan Aubé 
(enregistrement figurant dans le DVD "Les clefs de l'orchestre" de Jean-François Zygel).

Si vous voulez suivre avec la partition, cliquez ici.

Ici l’orage, la tempête est représentée par un tempo rapide, de forts contrastes de nuances (on passe de pianissimo à fortissimo, par des crescendos et decrescendos impressionnants). En ce qui concerne les modes de jeu, la pluie est évoquée par le jeu pizzicato dans l’aigu des violons, le tonnerre par les roulements des timbales et le vent violent qui secoue les arbres par des tremolos des cordes graves. Le compositeur utilise aussi de forts accents qui nous font sursauter.

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Pour terminer, nous comparerons avec « Archeozoic », un extrait d’une œuvre contemporaine : « Vox Balaenae » (ou Voice of the Whale, qui signifie La voix de la baleine) composée en 1971 parGeorge Crumb, compositeur américain né en 1929).

Dans cette oeuvre nous remarquerons qu’il n’y a pas de tempo identifiable (ce que l’on nomme le “temps lisse”), que la nuance est très faible (pianissimo), et nous retrouverons l’évocation de la nature, ici du monde océanique et de la voix des baleines par des modes de jeux inhabituels des instruments (un trio flûte traversière, violoncelle et piano). 
On reconnaît l’emploi du glissando (action de glisser sur la touche du violoncelle), et desharmoniques (action de poser un doigt sur une corde sans appuyer, qui produit des sons suraigus). 
On peut voir que cette œuvre a été composée lors de la période contemporaine, d’une part parce qu’il y a une projection sur grand écran derrière les musiciens, d’autre part parce que la mise en scène est originale (les musiciens sont plongés dans le noir et portent des masques, pour mieux ressentir l'atmosphère du monde sous-marin).

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