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Claude Debussy
Né à Saint-Germain-en-Laye (France) le 22/08/1862 ; Mort à Paris (France) le 25/03/1918
Achille-Claude Debussy naît l'aîné d'une famille modeste. Il se passionne très tôt pour la musique et
rencontre par chance une ancienne élève de Chopin, qui accepte de lui donner des cours de piano. Grâce
à ce professeur particulier, il est accepté au Conservatoire en 1872. Le premier prix de Rome en poche, il
accomplit de nombreux voyages en compagnie de Mme von Meck, qui lui présente les meilleurs
compositeur (Brahms, Wagner). Rentré à Paris, il côtoie Mallarmé puis s'émancipe dans son art en
composant les "Ariettes oubliées" et "les Cinq poèmes de Baudelaire". En 1902, il présente son opéra ...
À l’époque de l’écriture du Prélude à l’après-midi d’un faune, Claude Debussy a trente ans et se montre peu
soucieux de sa réussite auprès du public. Il refuse d’écrire pour complaire à ses contemporains, et n’aspire
qu’à trouver son langage. Il fréquente les salons et les cafés littéraires dans lesquels se côtoient musiciens,
critiques, peintres, poètes ou grands amateurs d’art. C’est à cette période qu’il travaille sur deux œuvres
phares de son répertoire, deux œuvres qui ouvriront la voie à la musique du XXe siècle : le fameux Prélude à
l’après-midi d’un faune qui sera créé le 22 décembre 1894, et l’opéra Pelléas et Mélisande, qu’il mettra encore
de nombreuses années à composer, et qui révolutionnera le monde de l’opéra - les œuvres de Claude
Debussy sont toujours le fruit d’une longue maturation, et souvent de plusieurs années de travail.
Réception de l’œuvre
Au Chat noir, cabaret fréquenté par Debussy et le Tout-Paris à la fin du XIXe siècle © BNF
Lors de sa création à la Société nationale, le Préluderemporte un tel succès que le chef, Gustave Doret, doit le
faire jouer une seconde fois. Par contre, l’accueil des critiques est moins chaleureux : dans Le Figaro, on peut
lire que « Pareilles pièces sont amusantes à écrire, mais nullement à entendre » , ou dans un autre journal, Le
Soleil, qu’on l’a trouvé « indigeste » . Mais c’est l’auteur du poème qui a inspiré Debussy, Stéphane Mallarmé,
qui lui rend le plus bel hommage en lui écrivant qu’en comparaison à son texte, le Prélude allait « bien plus
loin, vraiment, dans la nostalgie et dans la lumière, avec finesse, avec malaise, avec richesse… ». L’œuvre
touche également particulièrement le danseur et chorégraphe Vaclav Nijinski qui crée un ballet sur le Prélude
en 1912.
Sur un poème de Mallarmé
Portrait de Mallarmé par Édouard Manet © RMN
Stéphane Mallarmé (1842-1898) reçoit depuis 1877 dans un petit salon, rue de Rome, des personnages tels
qu’Édouard Manet, Émile Zola, Paul Verlaine, et encore bien d’autres parmi lesquels Claude Debussy. Quand
Mallarmé crée un poème autour du personnage d’un Faune qui monologue entre rêve, réflexions, et souvenirs
d’amour de nymphes, il se voit fermer les portes d’institutions comme le Théâtre français ou la revue Le
parnasse contemporain.
inspire les jeunes artistes de la « modernité », dont il est le fervent défenseur, que sont
Édouard Manet qui réalise en 1876 le tableau L’après-midi d’un faune, et Claude Debussy qui, à travers sa
musique, cherche à exprimer « l’impression générale du poème ».
Un prélude ?
En musique, un prélude est une pièce qui introduit une œuvre plus importante. Jean-Sébastien Bach en
écrit de nombreux au début du XVIIe siècle, dans ses suites ou ses sonates pour instruments seuls, ou
associés à des fugues. Bien plus tard, au XIXe siècle, Wagner remplace l’ouverture traditionnelle des opéras
par des préludes. En fait, le projet initial de Debussy est d’écrire un triptyque : Prélude, Interlude et
Paraphrase finale pour l’Après-midi d’un faune, avant de se contenter du seul Prélude. Mais pour Claude
Debussy, et avant lui, Frédéric Chopin, le prélude est de toute manière devenue une œuvre instrumentale
indépendante, souvent brève, qu’ils affectionnent tous deux particulièrement pour la liberté de forme qu’il
offre.
L’orchestre
Au XIXe siècle, les compositeurs aiment employer des orchestres très importants, dans lesquels les
instruments à vent sont fréquemment par pupitre de quatre . Par son choix de composition de l’orchestre,
Claude Debussy se démarque déjà de ses prédécesseurs en privilégiant un orchestre plus intime, dans lequel
il va particulièrement mettre en valeur le timbre des instruments de la famille des bois et d’un cuivre qui leur
est souvent associé pour son timbre évocateur de la nature, le cor.
La partition
Faune et nymphe © BNF
Dans la mythologie romaine, les Faunes correspondent aux Satyres grecs, c’est-à-dire des êtres mi-homme
mi-bouc, souvent représentés avec une flûte, à l’image du Dieu Pan. Aussi, Debussy confie à la flûte le thème
du Faune. Ce thème, joué seul, initie le Prélude.
Il réapparaît tout au long de la pièce, comme un « fil conducteur » . Mais de la même manière que le Faune
évolue dans ses pensées, ses actes et ses rêves tout au long du poème de Mallarmé, le thème va parfois se
modifier, et l’ensemble de l’orchestre va créer autour de ce thème des décors et des sensations successives
et différentes, mais toujours dans une atmosphère onirique.
Debussy suit « le mouvement ascendant du poème » et le Prélude s’anime jusqu’à la partie centrale. Les
instruments à cordes sont employés comme au second plan, excepté dans cette partie centrale où tout
l’orchestre fusionne, dans des élans puissants mais auxlignes très souples. La troisième et dernière partie,
dans un mouvement inverse à la première, redescend et se dénude progressivement jusqu’aux dernières
notes éparses.
Dans cette œuvre, Debussy emploie des procédés qui donnent une nouvelle sensation du déroulement du
temps en musique : aucune pulsation appuyée, aucun rythme clairement marqué, des harmonies délicates
qui ne répondent pas aux lois des musiciens classiques et romantiques. Il exploite au mieux les timbres des
instruments et parvient à transformer sa musique en poésie, en véritable tableau sonore.
Pistes pédagogiques
Après l’écoute d’extraits du Prélude, imaginer la forêt avec ses détails, ses jeux de lumières, et les
êtres qui la peuplent (dessins ou texte).
Des histoires d’aujourd’hui reprennent des personnages de Faune (par exemple,Narnia). Imaginer
l’après-midi, ou la journée d’un faune.
Chercher à imiter les bruits que l’on peut entendre dans une forêt, avec et sans instruments
Claude Debussy au piano dans la propriété d’Ernest Chausson à Luzancy © RMN
ECOUTE DE L’OEUVRE