T A N I A 

Opéra en 4 actes qui raconte la chute du Pape Pio IX ( Télécharger le LIVRET )
Personnages :
TANIA la rebelle ( Soprano )
GIUDITTA la servante du Monseigneur ( Soprano )
CHIARA Amie de Giuditta ( Alto )
MARCELLO Sécretaire du Monseigneur ( Tenore )
GEREMIA BONOMELLI Monseigneur ( Baritono )
CRISTOFORO Représentant du Vatican( Basso )

L’intransigeance du pape Pie IX

En seulement quelques heures a disparu l’une des plus anciennes entités politiques d’Occident. L’intransigeance du pape Pie IX pendant les jours précédant la prise de la Cité éternelle est connue: refusant les solutions proposées par Victor-Emmanuel II – il jugeait ces dernières indignes d’un «fils affectueux qui se prétend professer la foi catholique» –, il semble avoir été convaincu jusqu’à la fin que le suzerain n’oserait pas le défier. Une réaction probablement liée à l’affection importante que lui témoigne la population romaine pendant ces jours d’incertitudes. Selon plusieurs témoignages, il se serait même écrié, dix jours seulement avant la Breccia: «Je ne suis ni prophète ni fils de prophète, mais je vous assure que vous n’entrerez pas à Rome».

Un pape sans domaine 

Pourtant, avec une armée constituée de seulement 8’000 hommes, parmi lesquels les zouaves pontificaux, la Garde suisse et la Légion romaine – un corps français au service du pape –, la situation n’était pas en la faveur du pontife. En face se trouvaient 18’000 Italiens. Le 20 septembre, le cardinal Giacomo Antonelli, donnait l’ordre à son commandant, le général Hermann Kanzler, de n’opposer qu’une résistance symbolique avant d’accepter la capitulation, afin «qu’il ne soit jamais dit que le vicaire du Christ, bien qu’injustement agressé, a consenti à un grand carnage». .

Les dernières heures

Les dernières heures du pouvoir temporel sont mal connues: le pontife aurait célébré une messe pendant que l’artillerie italienne pilonnait ses murailles, dit-on. Apprenant aux alentours de 9h que les armées unitaires avaient franchi les remparts, il aurait donné l’ordre de la capitulation, et aurait annoncé la nouvelle aux ambassadeurs présents dans le Palais pontifical.

La question romaine

La date choisie pour mettre fin à cette période d’incertitudes qu’on nomme «question romaine» est généralement celle des accords du Latran, signés le 11 février 1929 par Pie XI et le gouvernement fasciste de Benito Mussolini.

Dissolution des Etats pontificaux

Ces derniers sont à l’origine de la création de l’Etat du Vatican. Cependant, le 20 septembre 1900, Léon XIII avait de fait déjà dissolu officiellement les Etats pontificaux. Si la forme juridique du Vatican apportera en 1929 un cadre légal essentiel afin que la papauté puisse trouver sa place dans un environnement international de plus en plus normalisé, la monarchie pontificale avait fait preuve de réalisme dès 1900 en reconnaissant qu’elle ne règnera plus comme elle régnait sur le centre de l’Italie ou sur Rome au siècle précédent.

La fin du pouvoir temporel

En supprimant les Etats pontificaux, Léon XIII avait ainsi déjà redéfini la souveraineté pontificale: tout en conservant l’héritage pétrinien, elle se concentrait alors sur sa mission de gouvernement universel de l’Eglise. De manière plus anecdotique, cette décision se voulait aussi un signe d’apaisement: craignant des manifestations hostiles, le gouvernement italien avait interdit aux pèlerins de se rendre dans Rome ce jour-là. Symboliquement, le chef de l’Eglise avait donc décidé de faire comprendre – malgré les différents toujours existants à l’époque – que, trente ans après, l’évêque de Rome tournait la page.