Un arbre se plie aux vents
pour rester debout obstinément
il peut voir du haut de ses branches
les médiocrités de la terre
mais aussi faire face à l’océan
lui caressant la tête
au bruit d’un son
d’une muette
C’est un signe
Nous arrivons de nulle part pour aller ailleurs
pour croiser un regard devoiler un mystère
accueilli par un chien sphinx
c’est un signe du ciel
une tempête
nous accompagne et nous embête
La route des huitres
Elle croise la route du sel
Des algues indigo
Insulaire sentier
Où il fait bon travailler
Les pieds dans l’eau
La tête aux vents
Juste à gauche de l’océan
Situé à l’extrême limite du possible
Comme un phare je domine
Les falaises de calcaire
Les fossiles de foin argenté
les roches rebelles
et les oiseaux
à mes pieds
me réveillent
,
Fragments de marées
De longues ondes effilées longent la côte
parcourant le sable de cailloux
des bouteilles en verre et plastique
englouties par la mer vorace comme l’aube
effleurent le rivage et nous parlent
habillées d’océan maintenant elles appartiennent
au monde vivant du verbe marin
L’île des vents
Reliée au continent par une ligne d’horizon
Comme un poisson dans l’océan
elle vit au rythme des marées
Comme la lune jaune d’avril
Verte comme le soleil plus verte encore
Elle assouvit depuis des lustres
tous les fantasmes des passants
L’île aux géométries féminines
En demi-teinte mille visages
mille chemins mille feuillages
eau d’atlantique filtrée à l’alcool
lanterne ocrée du port de l’ouest
Fleurissante figure de sable
Fille d’une longue histoire
Entre le ciel et le rêve
Entre les nœuds et les lumières
Tes pas au sein de son corps
s’effacent comme une marée
L’île du vent en silence
secrète elle attend