Symphonie du nouveau monde

Antonín Dvořák

Installé à New-York depuis quelques mois, il crée en 1893, ce qui deviendra l'une des œuvres les plus célèbres de toute l’histoire de la musique, sa Symphonie n°9, dite du Nouveau monde.
Ce Nouveau monde, les Etats-Unis, l’inspirent et voici ce qu’il déclare :" Il me semble que le sol américain aura un effet bénéfique sur mes pensées, et je dirais presque que vous entendrez déjà quelque chose de cela dans cette nouvelle symphonie. J’ai tout simplement écrit des thèmes à moi, leur donnant les particularités de la musique des Noirs et des peaux rouges."

Cap sur l’Amérique

Créée en décembre 1893 au Carnergie Hall de New York, la Symphonie n°9 en mi mineur dite du « Nouveau monde » d’ est comme la Rhapsody in Blue de Gershwin, le tube d’un compositeur. Jouée par tous les orchestres, des phalanges de prestige aux formations d’étudiants, elle est également sur toutes les lèvres des amateurs de musique.

1. Présentation de l’œuvre
Composée entre janvier et mai 1893, la partition remporte d’emblée un grand succès public. 
Tout en conservant son style propre dans l’harmonie et l’orchestration, la pièce fait la part belle à des éléments mélodiques américains. Mais au lieu de les citer directement, Antonin Dvořák les a réécrits tout en employant des formules rythmiques et des modes américains. 
Le compositeur déclare ainsi : « j’ai tout simplement écrit des thèmes à moi, leur donnant les particularités de la musique des Noirs et des Peaux-rouges ; et je les ai développés au moyen de toutes les ressources du rythme, de l’harmonie, du contrepoint, et des couleurs de l’orchestre moderne »

La pièce se compose de quatre mouvements. 

Le premier, Adagio-allegro, débute par des mesures sourdes aux cordes, interrompues par un solo de cor. 
Le mouvement s’ouvre ensuite sur un premier thème qui sera plus ou moins repris, de manière cyclique, dans tous les mouvements. Si le ton enjoué et conquérant est directement dvorakien, son rythme est lui inspiré des musiques américaines. Un second thème, modulé à partir du premier, s’apparente quant à lui à la polka, il se diffuse brillamment à tous les pupitres. 
Une éclatante coda vient clore cette première partie.

Le second mouvement, Largo, est certainement le plus américain. Il s’ouvre par un thème, confié au cor anglais, qui chante avec nostalgie le Far West. 
Il s’agit d’une imitation d’un chant d’origine celte irlandaise. 
Cette mélodie s’est, ensuite, popularisée aux Etats-Unis dans le cadre de la chanson Going home. Ce mouvement compte également un superbe épisode central où les bois dialoguent avec finesse et subtilité. 
La dernière partie renoue avec la mélodie de cor anglais qui passe aux violons avant qu’un choral de cuivre ne vienne clore les dernières mesures. 
Ce mouvement aurait du servir de base à une œuvre vocale tirée de The Song of Hiawatha de Henry Wadsworth Longfellow. Dvořák n’écrivit jamais cette partition.

Dans le Scherzo molto vivace, le compositeur aurait voulu peindre une « fête dans la forêt », avec une danse des Peaux-rouges. Pourtant ce mouvement semble contenir très peu de références à la  et en dépit d’un ton endiablé qui évoque bien les rythmes de la danse, il faut plutôt regarder vers les scherzos beethovéniens et celui de la Symphonie n°9 en particulier.

Le dernier mouvement Allegro con fuoco, le plus célèbre, s’apparente à une sorte de synthèse des influences américaines et européennes. Le ton brillant alterne avec la nostalgie de certains passages centraux sur fond d’une orchestration enlevée qui met en valeur les différents pupitres. Paraphrases et variations emportent le tout vers un final brillant.

La Pavane de Gabriel Fauré

La Pavane est une des mélodies les plus célèbres de la musique classique. 
Elle a été reprise dans des films et elle utilisée pour des publicités à la télévision.
Gabriel Fauré est un compositeur français, né en 1845.
A 9 ans, il baigne déjà dans la musique, il étudie à Paris le solfège, le piano, la composition et l’orgue.
Dans les années 1870, avec ses amis Camille Saint-Saëns, César Franck, Jules Massenet ou Henri Duparc, ils fondent la Société Nationale de Musique pour mettre en avant la musique française et organiser des concerts pour les jeunes compositeurs.
Gabriel Fauré devient président de cette société en 1917, 7 ans avant sa mort.
Il a aussi eu d’autres activités : organiste, professeur, directeur de conservatoire, journaliste, critique musicale…
Mais, il est surtout compositeur.
Fauré a beaucoup composé pour le piano ou pour formation de chambre. Quand on écoute toute sa musique, ce qui ressort le plus, c’est le sentiment d’intimité, de douceur, de mélancolie aussi parfois.

Les reprises de la neuvième symphonie

Immensément populaire, la symphonie fut reprise dans de nombreux morceaux souvent forts éloignés de la musique classique. Le premier thème du mouvement initial apparaît dans la chanson Initials B. B de Serge Gainsbourg. Le célèbre thème du quatrième mouvement se retrouve dans la chanson The Wizard Last Rhymes de l’album Rain Of A Thousand Flames du groupe de metal symphonique italien Rhapsody of Fire ou dans morceau intitulé By The Gates Of Moria tiré de l’album Battalions Of Fear du groupe de power métal allemand Blind Guardian. Différentes émissions télévisées ou radiophoniques ont fait leur miel des thèmes de cette symphonie. Les curieux noteront avec intérêt que l’astronaute Américain Neil Amstrong emmena avec lui un enregistrement de la partition lors du premier vol vers la lune en 1969.