Alto concertant. Une œuvre non révolutionnaire mais très attachante par son inspiration mélodique et surtout par sa couleur grave unique (orchestre sans pupitre de violons) : une grande réussite ; outre la couleur particulière, la pièce est caractérisée par une course agitée (dans son 2ème mouvement), comme une tentative sans espoir de dépasser la fuite du temps, et par une fin lente, à la fois triste et inquiète, au seuil de la mort (dans son 3ème mouvement).
A noter, le thème principal est fondé sur les notes en Allemand b-a-s-h-m-e-t sur le nom de l'altiste Ukrainien Yuri Bashmet, son commanditaire et dédicataire. Schnittke tente d’unifier les deux extrêmes de la musique. Il passe du très classique, à un côté grotesque, presque dessins animés, avec des passages de quelques mesures de style « psychose » tout en usant d’effets microtonaux.
1:03 Les écoles / mouvements
2:38
Les constatations
3:54
Le départ : l'école de Vienne
4:22
Passacaille op.1 (1908) de Webern
7:09
: Symphonie op.21 (1928) de Webern
8:36
Mutation des critères esthétiques
10:14
Mutation de la grammaire musicale
12:11
Quelques grands styles
13:20
: Lux Aeterna (1966) de Ligeti
15:22
Variations pour porte et un soupir (1963) de Pierre Henry
17:02
Mutation de la forme
19:07
Mutation de la définition de l'oeuvre musicale
19:48
Emergence de la notion de son
20:47
Intervention des sciences dans l'activité compositionnelle
22:27
Les partitions graphiques
22:59
Pithoprakta (1955-56) de Xenakis
24:43
December 52 (1952) de Earl Brown
25:59
Sérénade pour un satellite de Bruno Maderna et Water Music (1952)
de Cage
27:18
Troisième sonate (1957) de Boulez
28:09
Etude électronique n°2 (1954) de Stockhausen
28:48
Eonta de Xenakis 29:49 Volumina (1961-62) de Ligeti
31:07
Mutations sociologiques
32:00
Quelques grands courants de la musique contemporaine
32:14
Le post-sérialisme
32:41
L'intervention du hasard : la forme ouverte
32:59
La musique concrète
33:11
L'irruption des techniques : les musiques électroniques
33:28
La musique électroacoustique
33:48
La musique acousmatique
35:16
La physique du son : musique spectrale
35:50
Copier-coller : Citation et collage
36:32
A la recherche du public : nouvelle simplicité
37:04
Une autre simplicité : minimalisme et musique répétitive
37:29
Le jeu des textures : la micro-polyphonie
37:49
Un peu de tout : musique mixte
38:09
Associer la vue à l'ouïe : le théâtre musical
38:31
Conclusion
Voici une sélection de musique classique avec d’excellents exemples de compositeurs qui n’ont pas adhéré aux concepts extrêmes de l’atonalisme. Ils ont conservé la tonalité, et l’ont amené à ses limites. Chostakovitch met en œuvre des mélodies qui sont figées entre les tonalités, Prokofiev provoque des effets de dissonance, comme si les notes n’étaient pas les bonnes et Stravinsky a causé des émeutes avec les rythmes primitifs du “Sacre du printemps”. Le premier morceau est grandiose, touchant, entraînant, sarcastique et sournois. Le second morceau a des vertus similaires, mais il est plus percutant et parfois plus ludique également. Le troisième morceau est sauvage et plus accentué que les deux morceaux précédents.
Les atonalistes, comme Schoenberg, Berg ou Webern s’affranchissent du système tonal sur lequel repose toute la musique occidentale et donnent à chaque note la même importance. Il n’est pas surprenant que leurs œuvres soient si difficiles à apprécier. Cette musique est cependant très intéressante à écouter. L’oeuvre que nous vous proposons est une unification de leur technique : elle a une composition tonale “régulière”. Elle procure un effet émotionnel douloureux, en particulier si vous lisez les circonstances dans lesquelles elle a été écrite.
* Cette œuvre est écrite en
1967-68 lors d’un séjour aux USA. Elle est dédiée aux prisonniers
politiques grecs, dont les noms figurent en tête de partition. Ces
prisonniers s’opposaient à la prise de pouvoir en Grèce par une junte
militaire. Cette dédicace affirme un compositeur engagé, comme il
l’était déjà pendant la 2e guerre mondiale. On peut relier cette œuvre
et l’aspect politique par le fait que la voix (prépondérante ici) est
le moyen d’expression humain le plus immédiat, la souffrance de ces
prisonniers politiques peut alors être exprimée par la voix dans
Nuits.
* Il n’y a que des voix a cappella, c’est à dire sans instrument
accompagnateur. Les 12 voix sont regroupées en 4 fois trois voix dans
chaque pupitre: soprano, alto, ténor et basse.
* Il n’y a pas de texte: les sons chantés sont des voyelles et
consonnes déterminées dont l’éxécution précise est donnée au début
(U=Ou, H=ch allemand, etc...). Ne pas avoir de texte oblige l’auditeur
à ne s’attacher qu’aux sons purs, indépendamment de toute littérature.
Xenakis écrit au début de la partition: «Partout, absolument sans
vibrato, voix plates, rudes, à gorge déployée».
* Cette œuvre s’articule en 12 sections de longueur inégale. Chacune
de ces sections se caractérise par un mode jeu vocal et une écriture
rythmique particulier. Ces sections s’enchaînent la plupart du temps
selon la technique du tuilage ou du fondu-enchainé, c’est à dire que
la fin de l’une s’entend en même temps que le début d’une autre.
* Cette œuvre cherche à expérimenter des possibilités inédites de la
voix. Xenakis met en jeu à cette fin des techniques vocales
particulières:
né le 10 décembre 1908 à Avignon et mort le 27 avril 1992 à Clichy (Hauts-de-Seine)2, est un compositeur, organiste et pianiste français.