THEMES DE J.HAYDN

Dans cette séquence nous nous intéressons à la fonction d’une musique, ainsi qu’aux circonstances de sa création et de sa diffusion.
Ici il s'agit de musique liturgique, plus exactement de l'Office pour les Morts.
La question d’étude est : Comment traduire le sens d’un texte religieux en musique ?  


Qu'est-ce que Le Dies Irae
 ? Cette séquence grégorienne, autrement appelée Prose des Morts, fait partie de la liturgie catholique, c’est un poème apocalyptique qui commence par les mots «Jour de colère que ce jour-là » et appartient au corpus grégorien. Elle fait allusion auJugement Dernier, sujet abondamment abordé dans les arts dont nous verrons deux exemples de représentation plastique : celui de Michelange (1475, 1564) , et celui de Fra Angelico(1387 – 1455). 


Wolfgang Amadeus MOZART (1756 - 1791) est un compositeur autrichien de la période Classique. Le Requiem lui fut commandé en 1791, par un mystérieux personnage, le Comte de Walsegg, dont l'épouse venait de décéder. Sa mort survint avant qu'il ne termine son oeuvre et ce fut son élève, Sussmayr, qui termina de transcrire les dernières pages pour lesquelles Mozart lui avait donné des indications.

 
Messe Nelson de Joseph HAYDN Cette oeuvre a été écrite en juillet 1798 (soit à la fin du XVIIIème siècle). Elle porte le titre de Nelsonmesse en hommage à l'amiral NELSON.

Elle a été commandée à HAYDN par son employeur le Prince Nicolas II Esterhazy pour la fête de sa femme (tous les ans, le Prince commandait une messe pour célèbrer la fête de son épouse).

Définition : La messe est un genre musical religieux chanté par un ch uunn cchh un choeur mixte, des soliste ooeeuurr mmiixxttee,, ddeess ssoolliissttee oeur mixte, des solistes ss s et accompagné par un orchestre. Le texte est celui qui est dit à la messe. Il est en latin, et reprend les Cinq prières chantées habituellement à la messe qui sont Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus et Agnus Dei.

Musique religieuse et profane au Moyen Age

Giuseppe Verdi (1813-1901), compositeur italien de la période Romantique, a également composé un Requiem de grande envergure en 1873 à la mémoire de son ami le poète Manziano. Nous pouvons le comparer à celui de MOZART pour en dégager les ressemblances et différences. A nouveau je propose un tableau à deux colonnes pour y noter la façon dont chacun répartit les masses sonores (orchestration, écriture, rôle de l'accompagnement) et accentue certains mots du texte (intensité, accentuation). Je vous propose de l'écouter pour vous faire une idée.

Impressionnant,non? Ici on a une introduction qui alterne des accords stridents des cuivres avec les coups de timbales sauvages, ensuite des dégringolades de gammes aux violons nous tombent sur les épaules, toutes griffes dehors. On y entend les bois en plus des cordes, des cuivres et des percussions. Le départ est dans une nuance fortissimo, mais ensuite il y aura un immense decrescendo et les voix d'hommes chuchotent craintivement le quantus tremor avant que des appels des cuivres sur des notes répétées nous aplatissent le crâne une fois pour toutes. L'orchestre est beaucoup plus fourni à cette époque, le début du texte est plus répétitif, les gammes et les syncopes (dans le rythme) sont encore plus accentuées que chez Mozart. Du fait du volume sonore, le texte est d'ailleurs moins aisément perceptible. Au fait, j'ai choisi la version de Zubin Meta qui dirige le philamornique de Los Angeles.

 

Nous aborderons enfin un Requiem plus récent, composé en 2005 parKarl Jenkins, compositeur Gallois né en 1944, qui est issu du milieu Jazz Rock (il a été membre du groupe Soft Machine) dans lesquels il jouait du hautbois puis du saxophone. 
Extrêmement dynamique, son Dies Irae fait entendre dès l’introduction une sorte de chevauchée infernale construite sur un ostinato des cordes graves de l’orchestre, qui cèdera la place à deux variantes au cours de la pièce.

Au-dessus, les violons jouent un tapis sonore continu en valeurs pointées sur une note répétée, que les cors interrompent en fin de phrase par un motif syncopé de 3 notes sur un ambitus de tierce mineure (celui-ci sera plus tard confié aux basses du choeur).

La nuance fortissimo ne faiblira pas par la suite. La structure de la pièce est de forme Rondo, le Tuba mirum étant utilisé comme refrain, aux choeurs pour ler et le 3ème, aux cors pour le 2ème.

Le choeur énonce le texte sur 3 motifs : le premier, syncopé, fait entendre deux noires accentuées suivies d’une pause qui sont répétées sur diverses notes puis doublées à l’octave. Un contrechant des cors, montée chromatique sur 3 notes, ajoute à l’effet dramatique.

Le 2ème reproduit la battue pointée des violons (répétition d’une note) avec un accent sur la première syllabe, le 3ème (refrain Tuba mirum) est constitué d’une suite de tierces ascendantes puis descendantes, dont le 3ème ostinato reprend le dessin mélodique.

Sur les mots Dies la note répétée qui est doublée à l’octave supérieure va se transformer en octave descendante que le choeur répète sauvagement jusqu’à la fin du Dies Irae, ajoutant à l’impression d’accélération. Deux modulations finales font encore monter la tension avant la conclusion, avec en contrechant cette fois le motif montée chromatique syncopé aux trombones.

Je demanderai aux élèves de séparer les parties en leur apposant des couleurs différentes, de repérer de quel ostinato il s’agit, ainsi que de décoder les accentuations diverses du texte. Nous apprendrons ou réviserons le vocabulaire (ostinato, contrechant...) puis je proposerai une série d’exercices de reconnaissance auditive en fin de séquence. Voilà le Dies Irae extrait de l'album "The Essential Collection" par Karl Jenkins et Adiemus.

Le Dies Irae a été emprunté pour la publicité du déodorant Axe 

 

( Lien / Source )