Belle nuit
Oh nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Nuit plus douce que le jour
Oh belle nuit d'amour
Le temps fuit et sans retour
Emporte nos tendresses
Loin de cet heureux séjour
Le temps fuit sans retour
Zéphyrs embrasés
Bercez-nous de vos caresses
Zéphyrs embrasés
Bercez-nous de vos caresses
Donnez-nous vos baisers
Bercez-nous
De vos baisers
Bercez-nous
De vos baisers
Belle nuit
Oh nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Nuit plus douce que le jour
Oh belle nuit d'amour
Oh belle nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Souris à nos ivresses
Nuit d'amour
Belle nuit
Oh belle nuit d'amour

////////////////////////////////////

 

Un testament en forme de chef-d’œuvre. Pour son chant du cygne, Jacques Offenbach signe un ouvrage à rebours de ses opérettes satiriques et décapantes qui moquaient, tout en l’enchantant, un Second Empire en quête de plaisirs et d’oubli. Certes, Offenbach n’oublie pas d’amuser dans cet opéra fantastique, mais il colore les aventures du poète Hoffmann d’une dimension noire et fatale – à l’image des quatre figures maléfiques qui l’accompagnent et le poussent au malheur. Dans cette quête de l’absolu et de l’idéal féminin, la griserie se mêle au macabre, la veine populaire aux embrasements lyriques. Les Contes d’Hoffmann, ce sont trois époques de la vie sentimentale d’un homme, trois histoires formant un opéra inclassable, chef-d’œuvre du romantisme français, dédale de vertige et de légèreté.

A Munich, dans la taverne à vins de Luther – là où débute et finit l’opéra – le poète Hoffmann, flanqué de son confident Nicklausse, entame le récit de ses trois amours malheureux, dans lesquels le conseiller Lindorf a joué un rôle crucial, vêtu de trois costumes différents, tous plus diaboliques les uns que les autres. Dans la passion folle d’Hoffmann pour la poupée Olympia, Lindorf est devenu Coppélius, camelot brisant net le rêve impossible du poète. Face à la cantatrice Antonia, il a été le Docteur Miracle, charlatan maléfique dont les conseils ont foudroyé la jeune fille, et tué par là même l’amour éperdu d’Hoffmann pour elle. A Venise enfin, le magicien Dapertutto a manœuvré la courtisane Giulietta – objet des désirs d’Hoffmann – pour qu’elle obtienne de lui son reflet – autrement dit son âme. Mais Giulietta a fui, et la jalousie et le crime se sont mêlés à cette histoire sordide, funeste une fois de plus.

La première histoire décrit la rencontre d’Hoffmann avec Olympia, une poupée mécanique aux allures de jeune fille dont il tombe immédiatement amoureux. Pourtant cette créature n’est autre qu’une fabuleuse invention d’un savant. Quand il s’en rend enfin compte, Hoffmann est désespéré.

Le second récit met en scène l’histoire d’amour d’Hoffmann et d’Antonia, dont on remarque la magnifique voix. Malheureusement atteinte de tuberculose, comme l’avait été sa mère autrefois, la jeune fille s’épuise davantage à chacune de ses interventions chantées. Pressée par Hoffman d’arrêter de chanter pour préserver sa santé et leur amour, la jeune femme, tentée par un faux médecin qui ne lui veut que du mal, ne peut résister au plaisir de chanter et s’éteint après une ultime vocalise.

Dans le troisième volet, l’action se passe dans un Palais à Venise, où Giulietta reçoit ses invités pour un jeu de cartes. Dapertutto convainc Giulietta de séduire Hoffman pour s’emparer de son âme en l’échange d’un superbe diamant. Hypnotisée par la beauté du bijou, la jeune femme accepte et embarque Hoffman dans un incroyable duo d’amour.

Charmé, Hoffmann s’apprête à perdre son propre reflet. Heureusement, le complot est démasqué et Hoffmann est pris en pitié par le reste de l’assemblée tandis que Giulietta s’enfuit dans les bras d’un autre.